Deuxième séance

Le pique-nique

Le rendez-vous était donné à 11h pour un pique-nique avant la balade entre le territoire de Saint-Lupicin et celui de Lavans-lès-Saint-Claude. Les résidents du centre du Haut-de-Versac sont arrivés au compte-goutte pour rejoindre les personnes de l’accueil de jour déjà sur place. Le ciel étant bougon, nous avons mangé à l’intérieur. 

Des membres de l’association des Godillots sont venus manger avec nous pour prendre des forces avant l’aventure. Vers 14h, une fois tous bien restaurés, nous partons.

En voiture !

La troupe démarre, certains avec des fauteuils électriques filant à toute allure, d’autres à propulsion manuelle.

La fière troupe a pour mission d’observer, de chercher les traces des êtres mystérieux et magiques qui peuplent nos forêts, de déceler les secrets enterrés sous des siècles d’histoire, d’écouter dans les murmures des ruisseaux les légendes oubliées.

1. Des poils de dahut

A peine les roues des fauteuils ont-elles touché le chemin de Château Verrin que les légendes prennent vie ! Des poils blancs comme la neige parsèment l’herbe. Seraient-ce les poils d’hiver laissés par un troupeau de dahuts s’ébrouant ?

Vous ne connaissez pas les dahuts ? Ce sont des bovidés de la sous-famille des caprinés qui ont la particularité d’avoir deux pattes latérales plus longues que les deux autres de manière à mieux pouvoir se déplacer sur un terrain pentu.   

2. Un terrier de Ioutons

Un peu plus loin, nous observons un drôle de terrier. On ne peut se tromper, la forme et l’aspect sont révélateurs : nous sommes face à un terrier de Ioutons. Ces petits lutins aident parfois les fermiers dans leur travail, en échange de quelques miettes de nourriture et d’un peu de lait. Ils effectuent leurs tâches la nuit et n’aiment pas qu’on les dérange. 

3. Un murget

Il n’y a pas si longtemps, tout le village était entouré de pâturages délimités par des murgets en pierre. Qui sait si un jeune pâtre, gardant ses vaches, n’aurait pas eu son destin changé suite à la rencontre d’une vieille femme mystérieuse ou d’une belle jeune fille ou encore d’une créature surnaturelle.

4. Un arbre mangeur de panneaux

Cet arbre vorace semble vouloir dévorer le panneau indiquant que l’on passe dans le territoire du village de Lavans-lès-Saint-Claude. Pourquoi donc cette envie de dissimuler la frontière ? 

Est-ce que la ligne invisible entre les deux villages possède des vertus magiques inconnues ?

5. Une source

Le petit cours d’eau révèle la présence proche d’une source. Est-ce que cette source est la conséquence d’une histoire tragique provoquant tant de larmes que la terre les restitue encore aujourd’hui. Est-ce que quelque Ondine ou Vouivre s’y baignait autrefois ?

6. Un lavoir pour les fées

Cette pierre trônant au milieu du cours d’eau, d’une blancheur immaculée est utilisée (dit-on) par les fées pour laver leurs belles robes de fleurs et de soie.

7. Refuge d’ogres

Une famille d’ogre habite dans les tas de bois. La famille, pour ne pas trop se faire remarquer, passe dans un souterrain pour aller d’un tas vers l’autre. Les ogres se sont installés là pour ne jamais manquer de bois et pouvoir entretenir un feu qui empêchera leurs enfants d’attraper froid.

8. Le baiser sous le gui

Quels amoureux transis ont-ils pu se déclarer leur flamme sous ce gui ? Quels obstacles ont-ils dû dépasser pour enfin s’embrasser ? Était-ce leur premier baiser ou bien leur dernier ?

9. Au bûcher la sorcière !

Un tronc solitaire se cache derrière l’abri des ogres. Un endroit parfait pour un bûcher. Peut-être qu’une malheureuse victime du terrible Henry Boguet (1550-1619), grand-juge de Saint-Claude et démonologue, a perdu la vie dans ce sous-bois. L’auteur de l’ouvrage à succès Discours exécrables des Sorciers (1602) aurait, selon la légende, brûlé 1500 sorcières et même quelques lycanthropes (loups-garous). Mieux valait-il ne pas être une femme seule et un rien guérisseuse.

10. Une ruine cachée

Un murget comme un autre ? Peut-être pas. Observez attentivement les pierres et vous remarquerez qu’elles sont particulièrement massives et droites comme si elles avaient été taillées. Aurions-nous trouvé les derniers vestiges du fameux château de Veranus, le riche romain s’étant bâti une belle demeure dans ce coin de forêt. Qu’est-il advenu de cette bâtisse, pourquoi n’y en a-t-il aucune trace ? Veranus aurait-il troublé la tranquillité de certaines créatures de la forêt peu commodes ?

11. Une baignoire abandonnée

Un simple abreuvoir ou la baignoire d’une ondine séduite par le confort moderne et voulant prendre son bain dans une baignoire ? 

Mystère…

12. Montagnes russes pour créatures célestes

D’où vient le relief des montagnes du Jura ? De phénomènes géologiques ou plutôt d’un dieu facétieux et joueur qui avait envie de se construire un manège géant sur lequel s’élancer en riant ?

13. La cabane au fond du jardin

Quelle aventure dans le temps que d’aller faire ses besoins ! Et si cette sortie avait été l’occasion de rencontrer quelque dame blanche ?

14. Grottes de fées

On ne peut s’y tromper, dans ces pierres érodées vivent des fées. C’est même toute une colonie qui habite dans ce grand complexe d’habitation. Qu’est-ce qu’elles y font ? Que mangent-elles ? Ont-elles de drôles de rituels impliquant des sacrifices ? Sont-elles douces ou cruelles ?

15. Bornes de la voie romaine

Un soir d’hiver, un voyageur s’était perdu dans la brume quand il a aperçu des pierres qui luisaient faiblement le guidant jusqu’à la route.

16. L’amphithéâtre des légendes

C’est ici, autour de l’arbre sacré, que se réunissent toutes les créatures magiques de la forêt. Elles se racontent des histoires et rêvent ensemble. D’où vient l’aura mystique de ce lieu ? Était-ce là que se donnaient rendez-vous les druides séquanes ? Ou peut-être que le château de Verianus se dressait à cet emplacement ? Était-ce un autel impie dédié au seigneur des ténèbres autour duquel les sorcières dansaient avant de disparaître dans la nature sous leur forme féline ?   

On repart vers d'autres aventures !